Violation de droits d’auteur, “fake”, menace, dérives, … Le feat de Drake et The Weeknd oppose l’IA et l’industrie musicale. Les œuvres créatives des intelligences artificielles peuvent-elles être responsables et acceptées par la société ? Décryptage.
Duo de Drake et The Weeknd, “Ce n’est que le début”
La guerre entre les industries musicales et l’IA est lancée ! Le clip de The Weeknd et Drake, généré par l’intelligence artificielle, a récolté 15 millions de vues sur TikTok. Mais il a été supprimé de la plateforme.
L’œuvre, intitulée “Heart On My Sleeve”, mixe le hip-hop et le rap. Elle clone la voix et le flow des deux chanteurs canadiens. Même si la chanson en a trompé plusieurs, les personnes dotées d’une oreille absolue ont entendu les failles. En effet, les paroles parlent de la relation entre la “diva” Selena Gomez, et The Weeknd.
Alors, qui est le créateur de cette “prouesse technologique” ? La personne qui se cache derrière le surnom Ghostwriter977, un drap de fantôme sur la tête, et des lunettes noires, serait un ex auteur mal payé par les maisons de disques. Lors de la mise en ligne du clip le 14 avril, le tiktokeur a juste indiqué “Ce n’est que le début”, pour énerver certains.
La menace des IA sur l’industrie musicale est palpable
Sans surprise, l’Universal Music Group (UMG) a réagi à cette production non consensuelle. Bien avant la naissance de ce tube le plus abouti et le plus réussi par une intelligence artificielle, la maison de disques avait déjà demandé à Spotify et à Apple d’empêcher les services d’IA d’extraire les mélodies et les paroles, protégées par le droit d’auteur.
Déçue et irritée par la publication de “Heart On My Sleeve”, les propos de l’UMG sont vifs “de quel côté de l’histoire, tous les acteurs de l’écosystème musical veulent être : du côté des artistes, des fans, et de l’expression créative humaine, ou du côté des contrefaçons profondes, de la fraude et du refus aux artistes de la rémunération qui leur est due ?”.
Art musical vs IA
La technologie peut-elle donc surpasser la créativité humaine et l’originalité ? Une grande partie des IA génératives a été entraînée sur de la musique populaire, et donc sur la propriété intellectuelle des artistes. Une IA peut rapidement composer une chanson dont les paroles ressemblent à celles de Taylor Swift, avec un style vocal de Bruno Mars, et un thème proche de Harry Styles.
Ce processus de création lissé met en danger des métiers dans le secteur musical et efface l’expression émotionnelle qui fait d’une grande chanson, une grande chanson.
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